Produits de jardin controversés : Certains produits utilisés dans l’entretien des espaces verts peuvent nuire à la santé humaine, à l’environnement ou à la biodiversité. À travers cette fiche, votre jardinier à domicile vous informe sur les substances à éviter, les raisons de leur controverse, les obligations légales et les alternatives écologiques à privilégier.
Produits phytosanitaires fortement critiqués
De nombreux produits chimiques longtemps utilisés par les jardiniers professionnels sont aujourd’hui pointés du doigt pour leurs effets toxiques ou polluants. Voici les plus notables :
- Le glyphosate est un herbicide total suspecté d’être cancérogène et connu pour son impact négatif sur la biodiversité des sols et des insectes utiles.
- Les néonicotinoïdes sont des insecticides systémiques responsables du déclin massif des pollinisateurs, en particulier les abeilles.
- Les fongicides à base de cuivre, comme la bouillie bordelaise, sont tolérés en agriculture biologique mais s'accumulent dans les sols, où ils nuisent aux organismes vivants.
- Le chlorpyriphos est un insecticide désormais interdit en Europe en raison de ses effets neurotoxiques, notamment chez les enfants.
- Le fosétyl-Aluminium, connu sous le nom commercial Alliette, est un fongicide systémique utilisé contre le phytophthora et parfois contre la verticilliose, mais controversé pour sa persistance dans l’environnement.
Engrais et amendements potentiellement polluants
Certains fertilisants chimiques peuvent engendrer une pollution diffuse des sols et de l’eau :
- Les engrais chimiques azotés, comme le NPK industriel, contribuent à l’eutrophisation des eaux et aux émissions de gaz à effet de serre.
- Les boues de station d’épuration utilisées comme fertilisants peuvent contenir des résidus de métaux lourds et de médicaments, ce qui présente des risques sanitaires à long terme.
Biocides dangereux pour la faune et l’eau
Certains produits de lutte contre les nuisibles provoquent des déséquilibres écologiques majeurs :
- Les raticides anticoagulants sont responsables d’intoxications indirectes chez les prédateurs naturels comme les renards ou les rapaces.
- Les produits anti-limaces à base de métaldéhyde ont été interdits pour leur toxicité sur les organismes aquatiques et les animaux domestiques.
Produits d’entretien du jardin controversés
Certains traitements pour terrasses ou mobilier sont dangereux pour les sols et la santé :
- Les produits chlorés et l’eau de Javel utilisés au jardin détruisent la microflore du sol et contaminent les eaux usées domestiques.
- Les dégriseurs pour bois extérieurs contenant des solvants libèrent des composés organiques volatils nocifs pour la santé et l’environnement.
Cas particulier : Fosétyl-Al et verticilliose
Le fosétyl-Al (Alliette) est souvent utilisé de manière préventive contre des champignons du sol comme le phytophthora ou la verticilliose. Cette dernière, causée par Verticillium dahliae, provoque des flétrissements irréversibles chez de nombreuses espèces végétales.
- Le fosétyl-Al présente une efficacité variable contre la verticilliose et n’est pas toujours homologué pour cet usage selon les cultures.
- Son usage est controversé en raison de sa persistance dans les sols et de son potentiel polluant sur les nappes phréatiques.
Alternatives naturelles et produits bio équivalents
Il existe des solutions efficaces, respectueuses de l’environnement, que votre jardinier professionnel peut vous proposer :
- Contre le glyphosate, il est recommandé d'utiliser le désherbage manuel, thermique ou le paillage épais, éventuellement associé à du vinaigre horticole utilisé avec précaution.
- Contre les néonicotinoïdes, les traitements biologiques comme le savon noir, les purins d’ortie ou de fougère et les auxiliaires naturels sont efficaces.
- Contre les fongicides cuivreux, on peut privilégier la décoction de prêle, le bicarbonate de soude ou une bouillie bordelaise fortement réduite et bien ciblée.
- Contre le chlorpyriphos, les solutions naturelles incluent les huiles essentielles, les filets anti-insectes et la lutte biologique intégrée.
- Contre le fosétyl-Al, les alternatives efficaces sont les trichodermas, les mycorhizes commerciales, les extraits d’ail ou de prêle, et l’amélioration du sol par des composts mûrs.
- Contre les engrais chimiques, on peut remplacer les apports par du compost maison, des engrais organiques naturels ou des engrais verts adaptés.
- Contre le métaldéhyde, les méthodes biologiques reposent sur le phosphate de fer, les barrières physiques, les pièges à bière ou les cendres de bois.
Réglementation et cadre légal
L’usage des produits de jardin est strictement encadré par la loi, que vous soyez particulier ou professionnel :
- La loi Labbé (n°2014-110 modifiée) interdit l’usage des produits phytosanitaires de synthèse par les particuliers depuis le 1er janvier 2019.
- Le Code rural, aux articles L.253-1 à L.253-8, encadre la vente, l’usage et le suivi des produits phytosanitaires en France.
- L’arrêté du 4 mai 2017 impose des distances minimales de non-traitement autour des points d’eau, des habitations et des lieux publics.
- Le règlement européen CE 1107/2009 fixe les règles d’autorisation, de commercialisation et de retrait des substances actives dans l’UE.
- Le certificat Certiphyto est obligatoire pour tout jardinier professionnel manipulant des produits phytosanitaires autorisés.
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